Il arrive, au cours de nos périgrinations cyclistes, qu’un silex mal intentionné s’insinue à travers l’une de nos enveloppes pour faire irruption au sein de notre chambre. Intimement choquant, mais surtout invalidant, car c’est alors tout l’équipage qui se retrouve immobilisé.
Dans l’épreuve et pendant longtemps, le cycliste s’asseyait dans l’herbe, saisissait colle et rustines et effectuait là sa réparation. Le temps a fait son œuvre et plus question aujourd’hui de le perdre. Aussi, le cyclo emporte-t-il dans sa sacoche une chambre en bon état, capable de surseoir à la défaillance de sa consoeur. Il change ainsi le tuyau au plus vite, quitte à colmater la brèche dans la chambre blessée à la maison en rentrant.
Sauf qu’en sus de la course au temps, que l’on n’est pas près de gagner cela dit en passant, s’est amalgamée la flemme que génère la société de la facilité. Et plutôt que de panser la coupure dans le boyau de caoutchouc, on le jette pour en monter un neuf. Certains sournois affirment même, nous prenant pour des billes, que c’est pour des raisons de sécurité…
Reste que les chambres sont en caoutchouc et que le caoutchouc c’est en grande partie du pétrole. Plus on jette des premières, plus on consomme du second. Pour des cyclistes dont l’engagement écologiste devrait être l’une des motivations, voilà une autre contradiction.
Patrick