Lettre mensuelle n° 2 (mai 2024)
[NDLR : La « Lettre de Patrick » est d’abord à destination de la liste de diffusion de l’association ; elle est reproduite ici pour une plus large diffusion.]
En route vers Santiago, « dos peregrinos especials ! »
Après près de 800 bornes de route et 10 000 m de dénivelé, nous voilà revenus de Compostelle. Ce que chacun de nous en a rapporté reste du domaine de l’intime mais, vu que cela vous concerne, il est logique de vous informer sur le pourquoi nous y sommes allés.
C’est Loïc, le responsable pneus de la Confrérie qui, depuis longtemps, mordicus et avec une puissante insistance me tannait le cuir pour que nous partions accomplir ce noble pèlerinage au « diable vert* » de l’Espagne. Son but ? Soyez reconnaissants je vous prie : faire bénir les nouveaux pneus de la Confrérie, leur gagner la reconnaissance de l’Apôtre Jacques et, en retour, la sécurité de vous autres « sixcentcinquantistes » qui allez rouler avec cette nouvelle enveloppe. Il est vrai, et c’est ce point ultime qui m’a personnellement convaincu de partir me mouiller et me geler les « choses de la vie » sur les routes de Navarre, de Rioja, de Castille y Leon et de Galice que, malgré la confiance extrême que nous accordons à Hutchinson, rien ne vaut la garantie mystique d’un grand Manitou de l’église Catholique et Romaine. Vous pouvez donc désormais faire les zazous à bicyclette, rouler sur la roue arrière place de la Concorde ou descendre Le Tourmalet sans toucher les freins, il ne peut rien vous arriver. Ultreïa !
* Il est reconnu que le diable vert se situe très, très loin.
Le VSD, bientôt une spécialité cévenole ?
Pour la troisième année consécutive, les joyeusetés de la rentrée de septembre, selon le calendrier qu’utilisent les députés qui rentrent ce mois-là à l’Assemblée Nationale, où ils recommencent à nous pondre des lois à la con et continuent à mépriser les peuples et la planète, le rendez-vous sixcentcinquantistes vous est donné en Cévennes. C’est très bien ! Parce qu’enfant du pays moi-même, avec l’organisateur nous savons qu’elles contiennent encore des milliers de merveilles qu’il vous reste à découvrir. Un cruel dilemme se présentera pourtant devant les cyclos du coin. En ces 20, 21 et 22 septembre, il faudra choisir entre : s’en aller baguenauder à bicyclette et faire la nouba dans les bodegas et autour des tables avec les copines et copains, ou bien, rester au labeur du moment : les vendanges.
« J’dis ça, j’dis rien » mais qui et où que vous soyez, question vendanges : laissez tomber ! Ne suivez en aucun cas la snobinarde affirmation du Parisien costard trois pièces et de la Parisienne coiffée Provost et parfumée Marionnaud qui prétend sourire couillon aux lèvres « qu’il est agréable de vendanger ! ». Vingt minutes en week-end, aux ciseaux de couture, pour se marrer, faut voir, mais pour gagner sa croûte, 8 heures sous le cagnard, les reins cassés et, pour peu que la veille il ait fait orage, les pieds 15 centimètres profonds dans la boue, croyez-en mon expérience : buvez de la flotte s’il faut mais préférez le vélo (pour le VSD, les infos pratiques sont dans l’article dédié).
Les selles du copain Fredo
Il n’y a pas si longtemps, une info m’est tombée dans l’oreille : plusieurs utilisateurs de la selle Proust ont laissé tomber cet ustensile depuis des années vanté par son inventeur dans les grands rassemblements et Semaines Fédérales. Outre son look, qui la fait ressembler à rien, et sa fixation mobile qui vous sape un équilibre, pour certains, précaire, son absence de pif a toujours été pour les cyclos d’expérience une aberration. « Une selle sans nez c’est comme un cheval (ou une femme diront les grossiers phallocrates) sans croupe, on ne sait pas où se mettre ! ». Bref, plusieurs des ceusses qui avaient cédé aux sirènes Bignannaises (l’entreprise est située à Bignan 56), sont revenus à du plus… classique ; dont les magnifiques « Idéale 90 » que notre confrère Fredo Ducès a refabriquées et relancé la vente. Et là, c’est pas du blabla de pseudo-scientifique. La « 90 », d’origine, elle a fait ses preuves sous les fesses de nos parents, et celle de Fredo sous celles de pas mal de cyclos de notre génération. Sous les miennes déjà ! Parce que c’est un jour de rassemblement d’AG à Belfort, que le Dédé d’Agen et moi-même avons reçu les prototypes à tester. Les fidèles de la Confrérie comprendront que le lancement du produit : ben ça remonte ! Alors, le Fredo, il n’a pas besoin de moi pour faire sa pub, c’est vrai. La montée en pression de son nombre de ventes suffit à prouver la qualité de son produit et de son travail. Mais que voulez-vous, ses selles sont tellement « top » et Fredo tellement cool et sympa que pub ou pas, mon pétard et moi, ça leur fait plaisir d’en rajouter une couche.
Patrick Jean