Le cyclo-tourisme ça se pédale ! Mais le nôtre se lit aussi. C’est pourquoi en pensant à vous autres les inuits des Marches de France qui, au Nord de Beaucaire, êtes confinés des mois durant dans vos igloos, à un ou plusieurs étages, par la glace qui bloque vos serrures et les roulements de vos Maxicar, nous avons créé la bibliothèque confrériale. Afin que vos manques de pédalage, drogués que vous êtes, puissent être un petit peu, comme la métadone sur les addicts à l’héro, un pis aller un minimum satisfaisant. L’idée n’était pas de nous, soyons modestes, mais de Pierrot le rude ch’timi qui, même par moins quinze lors des rassemblements du 11 novembre, sort guilleret en petit cuissard shorty du plus bel effet sur ses gambettes musclées.

Il n’empêche que, déjà, s’accumulent chez notre trésorière, mais aussi multi-cartes de l’association, un panel de bouquins qui pourraient vous intéresser (la liste dans la rubrique idoine sur le site).

Bon, reconnaissons que jusqu’ici notre bibliothécaire n’a pas risqué de se péter un doigt de pied (passe ici le fantôme d’un confrère que nous ne citerons pas qui, lui, s’est connement foutu un parpaing sur « l’arpiou ») en manipulant les livres tant est minime le mouvement de notre saine littérature.

Sachez donc mes amis et confrères qu’en mettant en place le dispositif, nous ne pensions certes pas devoir acquérir un numéro au registre du commerce pour muer la Confrérie des 650 en bibliothèque du congrès. Premier frein au fonctionnement : le mode de mise à disposition des livres qui demeure un minimum compliqué. Le gazier doit d’abord faire sa demande (de livre, pas d’engagement solennel auprès de la préposée). Jusque-là pas de souci. Mais il s’agit ensuite de faire voyager l’ouvrage, et là, vu les tarifs pratiqués par les, aujourd’hui, contractuels de La Poste, par ce système nous pourrions nous ruiner. Nous avons donc opté pour une livraison lors d’un rassemblement et d’un retour lors du rassemblement suivant. Encore faut-il attendre avec fébrilité la date du prochain rendez-vous, et même être convaincu d’y participer.

Ceci dit, nous ne lâcherons rien, comme disent les sportifs qui devraient bien se demander si des fois ils lâchent quelque chose. Nous continuerons à alimenter nos étagères et à vous proposer d’enrichir vos esprits des expériences de ceux qui ont vécu des trucs cyclistes que vous n’avez pas encore vécus. Nous continuerons à nous torturer l’esprit à la recherche de systèmes capables de vous envoyer rapido l’œuvre que vous mourrez d’envie de parcourir, sans engraisser La Poste qui aurait mieux fait de demeurer un service public. Mais vous, chers confrères, non plus ne renoncez pas et faites tourner ce volet nouveau de l’association qui, de toute façon, a été créé pour vous.

Patrick