Velocio2De tous temps et en toutes choses, les jeunes générations s’imaginent être des précurseurs. Ainsi, il y a peu, ne sont-ils pas drôles les jeunes loups de la bicyclette, l’un d’entre eux m’invectivait. Le blanc-bec charriait les cyclos qu’il nommait « à l’ancienne », les accusant d’idolâtrer « cet espèce de vieux qui était leur Maître ». Paul de Vivie, alias Vélocio, pour la masse des ceusses qui auraient découvert le vélo il y a deux ans grâce au battage médiatique assuré par des gens pas toujours bien intentionnés.

Que les moqueurs sachent que Vélocio fut un humaniste, que sa vision de la machine vélo dépassait largement celle de la danseuse colorée qui butine les routes billards d’aujourd’hui. Que si les principes de base qu’il s’appliqua à lui-même et enseigna aux autres avaient été bien compris et non putassièrement déviés, les peuples cyclistes et la planète elle-même s’en seraient trouvés bien mieux à l’aise. Cela dit, l’homme était aussi capable, presque septuagénaire, de se farcir des 700 bornes sur un week-end, juste histoire d’aller voir si au départ de Saint-Etienne le ciel était au beau fixe à Menton. Rien de nouveau donc sur le chemin de l’Ardéchoise ou sur les cyclo-sportives du même acabit. Sinon, que si ces pseudo cyclos savent encore se triturer la couenne, ils ont laissé s’envoler les basiques en chemin. Alors, que Vélocio fut un ancien, certes, nous ne sommes pas des perdreaux de l’année non plus. Mais le qualificatif de « vieux », méprisant et mal adapté, vous pouvez le remiser.

Patrick