Le cyclo-tourisme, celui que nous pratiquons (et non le cyclosport déguisé), avec machine adaptée au voyage au long court comme à la sortie à la journée et par tous les temps, n’a jamais été la tasse de thé des jeunes cyclistes. La jeunesse se nourrit pour mûrir et c’est, paraît-il, normal, de luttes et de comparaisons. Ainsi, la Confrérie des 650 comme les autres structures réellement sincères dans leur façon d’aborder leur sujet, se compose de cyclistes ayant de longue date dépassés l’âge de raison. Logique également me direz-vous, car il faut avoir longtemps médité les choses de la vie pour aborder la bicyclette et l’ensemble de ses énormes qualités pour l’utiliser comme un merveilleux véhicule, capable d’être à la foi utilitaire et de loisirs, de développer à la fois les capacités physiques et la richesse morale.
Il n’empêche, et là n’est pas notre moindre réussite, de plus en plus de « gamins » (pour les vieux ou les moyens croûtons que sont la plupart d’entre nous, les moins de 40 ans peuvent être ainsi avec envie considérés), viennent de nos jours rejoindre nos pelotons. Les quadras sont aujourd’hui relativement nombreux, et les records de jeunesse tombent plus drus que les temps aux jeux olympiques. 29 ans ces dernières semaines, même Matteo avec ses 33 printemps n’a plus le « leadership ».
Alors pourquoi ce rajeunissement quand même subit ? Deux raisons à proposer : notre discours global qui repose sur une certaine analyse hors cadre de la société actuelle et sa résonance dans certaines têtes bien faites des « jeunots » d’aujourd’hui.
Une bonne nouvelle au final pour le renouvellement des cadres de la Confrérie sur les bases éthiques qui sont les siennes.
Soulagement que de constater la chose. Car entre autres énervements concomitants et à haut degré de phase, nous autres qui tenons la barre depuis un quart de siècle passé, avouons que, si par son génie conceptuel le vélo s’adapte parfaitement à la nécessaire et urgente prise de conscience écologique, les myriades de pseudos révolutions techniques que des myriades de « Géotrouvetout » d’occasion proposent au gogo ignorant dans le but, à peine masqué, de se faire des testicules non opérationnelles mais en or, nous, ça nous gonfle un peu.
Patrick