Un plateau c’est plat ! Et l’Aubrac, pour le moins, ça ne l’est pas ! C’est vrai, qu’à perte de vue l’œil se régale de nature verdoyante : herbages gras, où paissent d’innombrables vaches placides aux longues cornes et aux yeux de starlette, et fleurettes de tous types, mais le tout vallonné à outrance. Partout, ça monte puis ça descend. Et si la tête trouve son compte dans ce spectacle splendide et permanent, les gambettes, elles, reprochent souvent, de muscles qui se coincent et de raccourcissements de souffle.
En sus, Johanne, l’organisatrice, avait crû bon de nous faire par deux fois basculer vers la plaine aux franges du plateau, le jeudi vers Marvejols, le samedi vers Laguiole et Espalion. Le projet n’arrangea pas l’affaire. Car pour remonter de la vallée du Lot, d’Espalion à Nasbinals, pas moins de 25 bornes d’ascension, dont les huit premières à 9%. Certains, nous ne citerons pas de noms je me reconnaîtrai, y ont laissé des plumes et en ont même profité pour roupiller une grosse heure sur la pelouse du bord de route.
Pour le reste, et donc mis à part les pourcentages, qui ne sont que des anecdotes pour les cyclistes entraînés, ce fut un séjour mémorable. Logés dans un gîte superbe que nous avions squatté en totalité, nous avons festoyé gaillardement, entre copines, copains, bonnes bouteilles consommées avec modération et repas préparés par nos cuisinières personnelles qu’il faut ici remercier.
Nous avons, comme il se doit et c’était l’objet du rassemblement, baptisé Aubrac, qui peut, désormais officiellement adoubée, surfer allègrement sur les routes du monde.