A la confrérie, nous sommes entrés en vélocipédie comme on entre en religion : pour prêcher la bonne parole cycliste, un portrait de l’icône Vélocio dans une main, un cintre alu dans l’autre. Mais si nous vivons notre sacerdoce avec un plaisir gourmand, il est une épreuve qui nous fait monter la transpiration et pourrait même, si nous ne possédions une indestructible foi, nous pousser à briser notre vœu de perpétuel sourire.
Notre « Cévennes » interpelle beaucoup de cyclos, tant mieux ! Mais à son approche, un nombre certain d’entre eux, victime de la fumisterie ambiante, s’inquiète naïvement : « …et il pèse combien ? »
Comme si une paire de kilos en sus par rapport aux nudistes carbonés avaient une quelconque importance dans la pratique d’une activité qui s’affirme épicurienne. Le poids, nous on s’en fout ! Parce que lors de nos sorties à vélo, les grailloux, de pizzas ou de cassoulet, ont autant d’importance que les kilomètres roulés. Et une fois nos bides bien ronds, difficile d’apprécier, même de façon approximative, le nombre de kilos embarqués ! On ajoute simplement quelques dents à l’arrière. Nous montons alors plus lentement. Ça tombe bien, nous ne sommes pas pressés !
Patrick JEAN