Ça y est ! Depuis longtemps il en rêvait, le trésorier, de rembourser notre prêt : c’est fait ! Celui que nous avait gentiment octroyé la FFCT pour nous aider à acquérir notre moule à pneus. Je vous raconte l’histoire. En devenant « vendeur de pneus », il s’agissait pour nous d’acquérir définitivement notre indépendance, face au monde des grossiers qui, peu ou prou, méprisaient le 650. L’affaire fut certes compliquée, mais grâce aux adhérents, qui souscrirent à l’appel de la Confrérie et à Monsieur Hutchinson, qui voulu bien travailler pour et avec nous, elle se fit et dans les meilleures conditions.
Revenons donc à ce prêt. Car pour faire la maille, taper dans les poches des sixcentcinquantistes ne suffisait pas. Pour fabriquer un pneu il faut un moule, et, bien que seulement fait de deux pièces rondes et métalliques qui se positionnent l’une sur l’autre, ce dernier coûte la peau des fesses de tous les quidams qui vont l’utiliser. La FFCT nous a donc aidé, qu’elle en soit remerciée.
Notre trésorier a aujourd’hui retrouvé son sourire béat. Il gambade à nouveau, en sautillant d’une jambe sur l’autre, au milieu des fleurs et des papillons, dans la campagne normande entre rus et bocages. Il a retrouvé le goût de l’andouille de Vire et des tripes de Caen. Parce qu’il est tellement consciencieux notre camarade que devoir des sous, ça lui pourrissait la vie.

Patrick